AccueilCondition animaleLes « vengeur·euse·s anonymes associé·e·s » de la Toile ont encore frappé

Les « vengeur·euse·s anonymes associé·e·s » de la Toile ont encore frappé

Il y a de cela environ 2 semaines commençait sur le Web une vague d’indignation nationale. Les internautes tou·te·s plus énervé·e·s et virulent·e·s les un·e·s que les autres tombaient à tout berzingue sur un couple de gérants d’un Super U, situé à l’Arbresle dans le Rhône et le lynchaient à distance « respectueuse ».

Pourquoi donc, les justicier·ère·s du clavier s’en sont-il·elle·s pris à ces « braves » gens ? Figurez-vous que ces deux benêts participaient à des safaris en Afrique. Des safaris-photos ? Non ! De ceux sanguinaires au cours desquels il est légal de dézinguer, contre espèces — vous la voyez l’ironie ? — sonnantes et trébuchantes, l’animal « sauvage » de votre choix. C’est ainsi qu’il·elle·s se sont fait photographier aux côtés de leurs « trophées », les cadavres de lion, zèbre, rhinocéros…, j’en passe et j’en oublie. Les photos publiées sur le site de Chassons.com ont depuis été retirées.

Ces deux énergumènes, à la notoriété plus que discrète jusqu’alors, se sont vu propulser en une des canards et médias locaux et en bonne position dans ceux des éditions Web et nationales. Pourquoi ce branle-bas de combat médiatique ?

Eh bien, figurez-vous que le monde a changé. S’il est désormais communément admis, et ce, de façon plutôt décomplexée, de pouvoir chasser l’agneau, le porcelet, le lapereau, le veau, le coquelet, le poisson ou le crustacé, caddie et CB au poing, il est mal vu — de par chez nous — de traquer l’animal sauvage en voie de disparition fusil à l’épaule… Allez y comprendre quelque chose !

Les mêmes qui se sont insurgé·e·s et indigné·e·s du meurtre prémédité de quelques animaux emblématiques ont enfourché dès le lendemain leur fidèle destrier moderne tout de métal caparaçonné — on appelle ça un 4×4, de nos jours — et se sont rendu·e·s bride abattue sur les parkings des hangars les fournissant en milliards de cadavres désincarnés et « aseptisés » en tout genre. Sans vergogne aucune, il·elle·s ont hésité devant les côtelettes d’agneau, les saucisses de porcelet, la cuisse de lapereau, le steak de veau, l’aile de coquelet ou encore le filet de daurade, la sardine ou les gambas. Qui serait la star de leur barbecue du dimanche suivant ? Tout cela, sans jamais faire le lien avec leur toute récente indignation… Ben quoi ?! Puisque c’est légal d’ingérer des morceaux de corps d’animaux qui eux aussi voulaient vivre, pourquoi s’en priver ? Et puis, c’est pas pareil, nous, on les fait chouriner pour une bonne raison : survivre — il faut bien manger, hein ? —, alors qu’eux·elles — les vilain·e·s chasseur·euses·s blanc·he·s occidentaux·ales —, c’est juste pour le plaisir de massacrer des animaux majestueux.

Oui, c’est vrai, les vilain·e·s chasseur·euses·s blanc·he·s occidentaux·ales se rendent dans les pays d’Orient ou d’Afrique pour assouvir leur envie de meurtre et de puissance. De loin, très très loin — grâce aux outils technologiques à leur disposition —, ils « affrontent » la « bête » élevée au biberon dans une ferme et relâchée depuis peu pour leur immonde plaisir. Et en plus, il·elle·s s’en vantent en posant devant leurs trophées ! Vraiment, ces gens-là n’ont pas de morale !

En réalité, il·elle·s ne sont pas pires que celles et ceux qui de loin, très très loin, arment le bras des saigneurs…, ne s’en rendent même plus compte et font des selfies de leur dernier barbecue…

Tout comme notre duo de nigauds qu’il·elle·s viennent de dénoncer, quel intérêt y a-t-il de nos jours à faire quelque chose, si la planète entière n’est pas au courant ? Hein, je vous le demande !

Faut-il rire ou pleurer de la place laissée vacante par les neurones dans le cerveau des gens ?

Enfin, une chose est sûre, notre couple de parvenus appréciait la mort. Non seulement, il en vivait bourgeoisement, mais aimait, de temps à autre, nous rappeler à tou·te·s que les animaux ne sont bien que de simples objets dont on peut s’approprier le corps et la vie. Histoire de conforter notre soi-disant supériorité…

Le ridicule ne tue plus depuis longtemps, c’est une chance inespérée pour notre espèce.

La mouche au carreau


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