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Olivier Loisel : « L’écologie c’est aussi revoir notre rapport à la nature … ce qui est impossible avec l’UE, cette sorte de bulldozer capitaliste infernal »

Nous avons posé les mêmes questions à différents représentants politiques pour les élections européennes. Olivier Loisel, délégué régional de l’Aquitaine pour L’Union populaire républicaine, a accepté d’y répondre.


Ecoh – Bonjour Olivier, vous êtes délégué régional de l’Aquitaine pour l’UPR, pouvez-vous nous résumer votre parcours ?

Bonjour. Fils unique d’un père ayant fait sa carrière chez Renault et d’une mère secrétaire de direction dans le milieu associatif (aide aux personnes handicapées), j’ai fait des études d’abord dans la technologie et la mécanique, puis dans l’informatique. Aujourd’hui j’ai 40 ans, un diplôme d’ingénieur en systèmes d’information depuis 2002, une femme et deux jeunes enfants de 5 et 9 ans.

Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager ?

En arrivant dans la région de Bordeaux en 2011, j’ai connu pour la première fois de ma vie des périodes de chômage successives, qui m’ont secoué intérieurement, mais aussi mes proches. J’ai notamment dû lancer une procédure prud’homale pour faire valoir mes droits face à un grand groupe industriel. J’ai tenté différents métiers en tant qu’indépendant (immobilier sur internet, conseiller en projets de vie et gestion de patrimoine). Puis je suis revenu dans l’informatique fin 2015.
Pendant ce temps, le quinquennat de François Hollande partait en quenouilles sous des trombes d’eau. J’ai alors réalisé – avec le recul que ma situation me donnait – que la France glissait sur une pente désastreuse, en se donnant des apparences sur des sujets annexes.
Ayant toujours voté de plus en plus à gauche, partant des Verts dans les années 2000 – j’ai eu le droit de voter à 18 ans en 1996 – en allant petit à petit vers l’extrême gauche (Front de Gauche, Parti Communiste, LO et NPA, surtout pour les élections locales), en passant par le « front républicain » pour Chirac en 2002 et le Modem en 2007, j’ai découvert l’UPR dans l’enveloppe électorale des élections régionales de décembre 2015. Je me suis alors souvenu que grâce à certains amis bien informés et aux analyses détaillées de certains partis pendant le débat du référendum de 2005, et à une intuition personnelle quant à la constitution des peuples d’Europe (et non d’un peuple européen au forceps), j’avais voté NON au Traité Constitutionnel Européen le 29 mai 2005. Nous l’avons eu quand même avec les deux traités de Lisbonne (TFUE et TUE). J’ai donc voté pour l’UPR en 2015, pour mes convictions mais aussi pour les faire sortir du silence, contre la censure et pour le rétablissement de notre démocratie.
Puis, le mouvement « Nuit Debout » est arrivé le 30 mars 2016, avec son lot de violences et les 49-3 de Valls (qui en réalité appliquait les directives européennes et les GOPé sur la loi travail / El Khomri). Et enfin se produit le vote pour le Brexit fin juin 2016. Tout ceci m’a convaincu du bien-fondé des analyses de l’UPR – que je suivais toujours de loin – et de la nécessité d’adhérer à ce parti, pour la première fois de ma vie, afin de lui donner plus que sa chance, en le faisant connaître et – pourquoi pas – en vivant cette aventure politique. Je me suis ensuite présenté aux législatives de juin 2017. Je suis devenu responsable du département de la Gironde en novembre 2017 et de la région Aquitaine en janvier 2019 (1939 adhérents).

En matière d’environnement, quelles mesures de votre programme vous tiennent particulièrement à cœur ?

Ce qui me tient à cœur, c’est que l’UPR présente une analyse globale de la situation du monde et de la France. Après avoir tenté moi aussi de jouer les « colibris », aventure intéressante mais qui joue sur la culpabilité et l’impossibilité concrète d’évaluer l’impact de nos actions quotidiennes, j’en suis venu à réaliser que la mondialisation n’était pas venue de nulle part, et que c’est probablement la cause de la plupart de nos dérèglements, qu’ils soient climatiques, écologiques ou économiques et sociaux.

Alors là-dedans, l’Union européenne joue aussi son rôle mais c’est celui d’une route pavée de bonnes intentions : la réalité est que l’UE participe de la mondialisation effrénée avec ses 4 piliers fondamentaux que sont la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes.
En vérité quand on regarde le contenu des traités, la politique de pêche et d’agriculture est lancée sur des cadences industrielles sans fin et sans limite (article 38 et 39 du TFUE). Cela a contraint le tissu agricole français à se déchirer et à se vendre aux lobbies de l’industrie. Utilisant toujours plus de pesticides, de procédés chimiques et mécaniques pour accélérer les productions. 

On pourrait me rétorquer qu’il faut aussi penser à nourrir les populations pauvres et dans le besoin, grâce à l’UE, avec de savants calculs. Mais est-ce que la France et l’UE jouent ce rôle aujourd’hui, en exportant un éventuel surplus d’aliments vers l’Afrique ou l’Asie ? Pas exactement. Les chiffres les plus récents du ministère de l’agriculture montrent que la France exporte principalement vers les pays de l’UE, les USA et la Chine, et importe aussi de plus en plus de denrées alimentaires (provenance Europe UE et hors UE).

Depuis notre programme 2017, nous avons la mesure suivante : garantir l’autosuffisance alimentaire nationale et participer à la sécurité alimentaire mondiale. Ainsi que la mise en place d’un nouveau POS (plan d’occupation des sols) et d’une garantie des aides alimentaires aux ONG tels « Les Restos du Cœur ».

Aujourd’hui on constate tous les jours cette terrible ambiguïté : nos producteurs locaux sont sous la contrainte de la folle concurrence européenne (Emmanuel Todd parle de la zone euro comme d’une zone de « guerre économique maximale »), dont les produits à moindre coût arrivent par camions entiers dans nos supermarchés, venus de Pologne (volailles) ou d’Espagne (volailles, vins, fruits et légumes), avec ou sans OGM (maïs nord-américain) et glyphosate.  Il faudrait donc faire un point, par une enquête parlementaire par exemple, sur la façon dont l’UE organise – ou désorganise ! – notre manière de se nourrir et avec quelle qualité nutritionnelle. 

L’UPR quant à elle dresse le constat que les traités sont non modifiables et non négociables pour toute une série de raisons, et qu’il faut en sortir urgemment. D’énormes bénéfices pourront être tirés, notamment davantage de financements pour changer le modèle agricole, en basculant sur la production locale, raisonnée et naturelle, au bénéfice de la terre et des terriens, si l’on peut dire. La libération du commerce des semences anciennes, des graines, et l’interdiction du brevetage des nouvelles semences, sont aussi dans notre programme.

Nous avons aussi une mesure emblématique dans nos projets : organiser un grand débat national (un vrai !) sur l’énergie, qui aboutirait à un référendum à questions multiples, afin d’entamer souverainement cette « transition énergétique » que beaucoup attendent.

L’écologie c’est aussi revoir notre rapport à la nature, au cycle de la vie, ce qui est impossible avec l’UE, cette sorte de bulldozer capitaliste infernal, stérilisant aussi bien les terroirs que les débats démocratiques.

Quel est votre avis sur les marches pour le climat qui s’organisent en France et un peu partout dans le monde ?

C’est le signe que les gens sortent de plus en plus dans la rue pour s’exprimer, car les élites ne les écoutent plus, sur ce sujet comme sur tant d’autres. Sur le climat, il existe un consensus pour dire que la température de la Terre augmente, mais je crains qu’il ne soit exploité pour prendre des mesures impopulaires ou antidémocratiques. Comme beaucoup, je crains encore plus qu’il soit impossible de pouvoir réagir concrètement, malgré cette prise de conscience globale. Il faudrait un vaste débat sur le sujet, donnant la parole à des gens expérimentés et réellement indépendants. Je ne sais pas si, comme certains le pensent, nous vivons dans un monde régit par l’entropie (transformation irréversible d’un système globalement isolé, selon le second principe de la thermodynamique), et si nous sommes entrés dans l’ère de l’anthropocène (terme proposé pour caractériser l’époque de l’histoire de la Terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre). De toutes les façons, nous vivons sur un espace fini avec des ressources énergétiques finies. Il serait bien de penser en 2019 (et c’est l’objectif du Frexit en fait) à faire la paix mondiale et totale, économique, énergétique et militaire, car toutes les guerres illégales que la France mène sur ordres de l’OTAN (article 42 du TUE) sont livrées pour l’exploitation de ressources, et le confort de certains au détriment des autres. Cela parait utopique, pourtant la triple sortie qui est proposée depuis le 25 mars 2007 par l’Union populaire républicaine est soutenue par un nombre croissant de citoyens ; elle serait un bouleversement géopolitique immense, ouvrant une nouvelle ère.

Selon vous, comment lier la justice sociale et l’urgence climatique ?

Il y a plusieurs axes, notamment : fortifier et protéger les services publics, qui seront de plus en plus nécessaires avec l’évolution démographique afin de limiter les déplacements individuels polluants (sur toute la chaine de production du « déplacement », de la fabrication à l’utilisation), rétablir les avancées sociales françaises héritées de nos ancêtres, et comme on l’a vu avant, changer notre rapport de « consommation des fruits de la nature ».

On le sait que les services publics dans l’UE – et donc tout spécialement en France – sont attaqués de manière à maximiser la concurrence et le profit dans cet espace géographique préfabriqué et clos. Sortir de l’article 106 du TFUE est uniquement possible en sortant de l’UE (petite précision aux « insoumis », qui confondent article et traité…). L’automobile et les transports individuels sont décriés et de plus en plus polluants. Il va de soi que le redéploiement des services publics est urgent, et c’est ce que nous proposons. Les Gilets Jaunes sont totalement conscients de ce problème, à juste titre. L’UE ne cesse de brader et de tuer à petit feu nos services publics, y compris vitaux (réseaux d’énergies, de transport, de communication, barrages hydroélectriques…).

La politique sociale française menée par nos dirigeants successifs, sous l’influence de l’Union européenne, tend vers une destruction de notre modèle social, notamment par une tentative de libéralisation du droit du travail, c’est-à-dire une déréglementation de l’emploi en France. Il est en effet considéré par Bruxelles et les acteurs de la politique européenne en France que la réglementation protectrice du salarié constituerait un frein à l’embauche et entraverait le marché de l’emploi. Nous considérons que cette idée doit être combattue dès lors qu’une libéralisation à outrance du marché du travail conduit à une précarisation de l’emploi et à une remise en cause de l’attachement et de la fierté des Français à leur droit du travail national, issu d’une tradition historique singulière. Comme « l’uberisation » des professions réglementées, tout ceci conduit à davantage d’individualisme, d’inégalités sociales, et sans doute à l’augmentation de pollutions (transports individuels) et maladies en tout genre (stress, mal de dos, consommation de médicaments et stupéfiants…). Cela va vous surprendre mais je pense que nous sommes le seul parti politique qui communique régulièrement son inquiétude sur la baisse du QI et de la fertilité sur la planète.

Notre législation nationale n’a pas à souffrir de quelque comparaison que ce soit (ce qui ne signifie pas qu’aucune réforme n’est nécessaire). De manière générale, l’insistance de l’élite européenne pour remettre en cause nos avancées sociales doit être fermement combattue, d’autant plus que l’UE n’œuvre pas du tout dans le même temps pour gérer ni l’urgence sociale, ni l’urgence climatique. L’UE accumule les mauvais points et la Suisse, elle, devient un modèle d’écologie.

Comme on le voit, la sortie de l’UE est le moyen d’appliquer des réformes justes et urgentes, qui vont dans le sens souhaité majoritairement par les français, et même bien au-delà de la France.

L’UPR est-il un parti d’extrême-droite ?

Non pas du tout ! C’est un mouvement de libération nationale créé sur le modèle du Conseil National de la Résistance de 1943. Ainsi nous souhaitons rassembler les français hors des clivages de toutes sortes, dans le seul et unique objectif de sortir de l’emprise d’une coalition européiste discrète : l’Union européenne, et ses outils d’asservissement et de guerre, l’euro et l’OTAN. Etant entendu qu’aucun parti ne voulait faire respecter le vote du NON en 2005, où 15,5 millions de français (55% des votants) se sont insurgés contre le TCE, un homme expérimenté nommé François Asselineau a pris son « bâton de pèlerin » et depuis 12 ans, il parcourt la France et brave la censure et l’opprobre généralisée. J’invite tous vos lecteurs à lire notre charte fondatrice, approuvée par tous les adhérents (36338 au 18 avril 2019 !). Notre parti est ainsi classé en DIVERS par le ministère de l’Intérieur. Des gens de tous les horizons nous rejoignent en masse car nous représentons un véritable espoir pour le redressement de notre cher pays.

Ecoh – propos recueillis par la rédaction

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